L'informatique juridique est née aux Etats-Unis il y a quelques dizaines d'années ; déjà en 1949, dans un article publié sur la Minnesota Law Review, Lee Loevinger avait préconisé une nouvelle science, qu'il avait nommé jurimetrics (« jurimétrie »). Par ce terme Loevinger désignait l'emploi des « sciences exactes » et notamment de l'informatique dans le domaine du droit. Ce n'est cependant qu'au début des années 1960 que Hans Baade et d'autres juristes (tels que G. Schubert, ou Paul Hoffmann) définissent comme il suit l'objet de cette nouvelle discipline :
Cela ne veut pas dire, bien entendu, que les moyens de l'informatique ne soient pas de grande utilité pour tout juriste et notamment pour le magistrat ; mais, pour mieux saisir les immenses potentialités offertes par cette nouvelle branche du savoir juridique il faut d'abord essayer d'en connaître l'étendue.
On fait donc aujourd'hui une distinction entre informatique juridique :
|
1. Informatique juridique
documentaire, qui est aussi appelée informatique juridique
au sens strict ;
2. Informatique juridique métadocumentaire ; 3. Informatique judiciaire ; 4. Droit de l'informatique ; 5. Informatique juridique « personnelle ». |
|
|
(1) En Italie Vittorio FROSINI, célèbre
philosophe du droit, publia en 1968 un livre intitulé Cibernetica,
diritto e società. Dans la même année Mario G.
LOSANO, un autre philosophe du droit, publia son ouvrage Nuovi sviluppi
della sociologia del diritto. Cette nouvelle discipline, appelée
dans un premier moment en Italie giuscibernetica (cybernétique
juridique) prit ensuite le nom de informatica giuridica.
En général sur les rapports entre informatique
et droit, ainsi que pour un aperçu historique de l'informatique
juridique cf. LOSANO, Giuscibernetica, Torino, 1969; LOSANO, Corso
di informatica giuridica, Milano, 1981; LOSANO, Informatica per
le scienze sociali, Torino, 1985; LOSANO, Il diritto privato dell'informatica,
Torino, 1986; LOSANO, Il diritto pubblico dell'informatica, Torino,
1986; BIAGIOLI, Lezioni di informatica giuridica, Firenze, 1980;
GIANNANTONIO, Introduzione all'informatica giuridica, Milano, 1984;
BORRUSO, Computer e diritto, Milano, 1988; FERRI, GIACOBBE et TADDEI
ELMI, Informatica e ordinamento giuridico, Milano, 1988; FROSINI,
Informatica, diritto e società, Milano, 1988; CARIDI, Metodologia
e tecniche dell'informatica giuridica, Milano, 1989; TRAVERSI, Il
diritto dell'informatica, Milano, 1990; ALPA, L'applicazione delle
tecnologie informatiche nel campo del diritto, in Dir. informazione
e informatica, 1996, p. 515 et s. ; BORRUSO, Informatica giuridica,
in Enciclopedia del diritto, Aggiornamento, I, Milano, 1997, p.
640 et s. ; BALDINI, GUIDOTTI et SARTOR, Manuale di informatica giuridica,
Bologna, 1997 ; OBERTO, Appunti per un corso di informatica giuridica
(A.A. 1998/99), à l'adresse web suivante : <https://www.giacomooberto.com/appunti/indice.htm>.
Pour la France cf. BARBET, Panorama actuel de l'informatique juridique,
en Droit et informatique. L'hermine et la puce, Paris, Milan, Barcelone,
Bonn, 1992, p. 229 et s.
(2) Pour d'autres renseignements cf. OBERTO, Appunti per un corso di informatica giuridica (A.A. 1998/99), préc., Sect. I, § 4.
(3) Pour d'autres renseignements cf. OBERTO, Appunti per un corso di informatica giuridica (A.A. 1998/99), préc., Sect. I, § 5.
(4) Pour d'autres renseignements cf. OBERTO, Appunti per un corso di informatica giuridica (A.A. 1998/99), préc., Sect. I, § 2.
(5) Pour d'autres renseignements cf. OBERTO,
Appunti
per un corso di informatica giuridica (A.A. 1998/99), préc.,
Sect. I, § 6.